Le couple Cécile et Christophe est en pleine tourmente. À la faveur d’un dossier instruit par Cécile, l’intrigue du «Fleuriste» lancée en septembre 2022 rebondit dans le feuilleton quotidien de France 2. La juge va-t-elle démasquer son mari ? Dnaitc.fr a interviewé les deux interprètes de cette arche Hubert Benhamdine et Marie-Gaëlle Cals.
Hubert Benhamdine : “Christophe va avoir tellement peur…”
Depuis un an, Christophe s’est mué en serial killer. Comment vous êtes-vous emparé de ce costume ?
HUBERT BENHAMDINE : Son caractère a muté au moment de sa transplantation puis de sa rupture avec Johanna (Aurore Delplace) qu’il a très mal vécue. Vient le premier meurtre, et les suivants. Il se dédouane de ses actes en se disant qu’il ne fait rien de répréhensible en éliminant la vermine. C’est toute la dualité du personnage qui navigue entre le bien et le mal. D’un côté, il aime sa femme, son fils adoptif et les animaux et puis d’un autre, non seulement il tue mais en plus on sent qu’il y prend un certain plaisir.
Quand avez-vous compris que le destin du père Sylvio (Marcel Gonzalez) serait lié à celui de votre personnage ?
J’ai vite compris que s’installerait entre eux un jeu de miroirs mais j’ignorais où ça les mènerait. Ne pas détenir toutes les clés des intrigues permet d’éviter l’anticipation. Ça sert le jeu parce qu’on avance au même rythme que nos personnages, avec leurs doutes, leurs réactions à chaud…
Avez-vous imaginé que le destin de Christophe pouvait changer radicalement ?
Je me suis surtout demandé si ça ne sentait pas un peu le sapin pour Christophe mais c’était sans compter sur les auteurs et leurs capacités à faire de ce personnage un très grand manipulateur. Il y a pas mal de rebondissements et même si j’ai été rassuré assez tôt sur le fait qu’il trouve une parade, j’avoue que je n’avais pas vu venir la manière dont il s’en sort.
Pour la première fois, Cécile a de sérieux doutes sur son mari. Si elle découvrait son secret, que se passerait-il ?
Ah, si c’est elle ou lui, je pense qu’il pourrait envisager de l’éliminer mais ce ne serait pas de gaieté de cœur, hein ! (Rires.) Si elle apprenait la vérité, elle ne lui ferait aucun cadeau.
À quoi va ressembler le Christophe d’après ?
Il va avoir tellement peur, ça va aller tellement loin que ça va peut-être lui donner des envies de normalité. Mais pour combien de temps… ?
Et vous, aimeriez-vous qu’il soit démasqué ?
Il faudra qu’il le soit un jour ou l’autre. On ne va pas étirer un motif narratif à l’infini. À titre personnel, j’adore cette matière de jeu mais je me demande si ce personnage n’est pas arrivé à son paroxysme.
Comment tout cela peut-il finir alors ?
Il y a une scène de connivence avec le public. C’est quelque chose que l’on n’a pas encore testé dans la série et qui s’inscrit dans une volonté de laisser ouvert le champ des possibles : va-t-on vers la rédemption, le changement de cap ou est-on dans le faux-semblant ? Ce qui est intéressant, c’est que les épreuves les plus dures modifient en profondeur. C’est précisément ce qui va arriver à Christophe.
Marie-Gaëlle Cals : “Cécile ne peut pas se faire balader indéfiniment”
Depuis leur mariage, tout roule entre Christophe et Cécile. Qu’est-ce qui va venir bouleverser leur équilibre ?
MARIE-GAËLLE CALS : On lui confie le dossier sur un trafic de drogue de synthèse. Au cours de l’enquête, un élément très concret lui permet de faire le lien avec Christophe. À partir de là, le doute ne la quitte plus.
C’était important que Cécile ouvre les yeux sur lui ?
Oui parce qu’elle ne peut pas se faire balader indéfiniment. Alors, même si par confort elle met la poussière sous le tapis, il y aura évidemment une suite pour coller à la logique du personnage. C’est plus solide pour l’intrigue, et c’est mieux aussi pour moi qui déteste l’injustice ! (Rires.)
Comment peut-elle continuer à vivre à ses côtés si elle n’a plus confiance ?
Sa quête de vérité peut la faire tenir. J’aimerais qu’elle cultive ce germe du doute. Elle pourrait enquêter en douce sans mettre la machine judiciaire en route. Les enjeux seraient forts si c’était elle qui le faisait tomber. Je sais qu’il y a des discussions dans l’équipe des auteurs. On verra ce qu’ils vont proposer.
Cette intrigue vous donne-t-elle un champ d’action suffisant ?
Quand j’ai reçu le scénario, je me suis aperçue qu’il y avait très peu de texte. Il fallait donc que je joue avec les silences, que je trouve des nuances pour faire passer les humeurs. J’y ai mis très peu de sourires. J’ai osé être dans le dur du personnage. Ce sont des variations intéressantes à jouer.
Pouvez-vous l’imaginer franchir la ligne jaune pour lui ?
Non, elle ne peut pas être juge d’instruction et complice de cet homme. En revanche, le jour où les masques vont tomber, j’espère qu’il y aura une confrontation entre ces deux personnages. Ça nous permettrait de finir en beauté avec Hubert.